CHAPITRE 9 – LES GRANDS RÉVEILS,
POST #2 : LES FEMMES S’IMPLIQUENT. ELLES ONT DES IDÉES PLEIN LA TÊTE.
POST #2 : LES FEMMES S’IMPLIQUENT. ELLES ONT DES IDÉES PLEIN LA TÊTE.
Avec les grands
réveils, les femmes s’impliquaient de plus en plus à l’école du dimanche des
églises évangéliques. Elles participaient aux programmes sociaux mis de l’avant
par leur assemblée et, souvent, proposaient de nouvelles activités pour venir
en aide à leur communauté : la tempérance, les banques alimentaires,
l’aide aux démunis, les visites aux prisonniers, etc.
Tout au long du 19e
siècle, les femmes chrétiennes ont fondé des associations et des mouvements
pour lutter contre la prostitution et l’esclavage sexuel des femmes. Elles ont
milité également pour leur autonomie financière, pour l’exercice d’un travail
honorable et leur participation dans les décisions politiques qui les
concernaient.
Plusieurs femmes ont
vu aussi dans le travail missionnaire une participation concrète à la Grande
Mission que Jésus-Christ a confiée à son Église. Henriette Odin-Feller a été
une de ces femmes. Elle est venue avec 3 autres missionnaires de la Suisse
s’établir au Bas-Canada (Québec) avec l’espoir d’apporter la Bonne Nouvelle de
l’Évangile aux Canadiens français. Malheureusement, la population était hostile
aux étrangers. Les curés exerçaient une surveillance étroite sur tout le
territoire québécois. Du haut de la chaire, ils défendaient aux paroissiens de
les recevoir et d’accepter leurs Bibles, sinon ils s’exposaient à ce que des
opposants viennent leur faire du charivari. Devant tant d’hostilité et de
persécutions, les missionnaires sont repartis.
En 1837-38, la
colonie québécoise vivait des temps de polarisation politique et religieuse. Le
pays était gouverné par des représentants anglophones de l’Angleterre protestante.
Les Québécois étaient majoritairement francophones, catholiques et
cultivateurs. Ils avaient la conviction de ne pas être traités avec justice,
équité et démocratie. Plusieurs se sont révoltés contre ce régime arbitraire.
Mais les chefs religieux catholiques s’y sont opposés sous prétexte que les
citoyens devaient se soumettre aux autorités sans condition.
Avec tous ces
tiraillements, l’Église a perdu sa crédibilité et son emprise auprès de la
population. Mme Feller a profité des circonstances pour revenir au Québec avec
un compagnon d’oeuvre, Louis Roussy. Elle a commencé un travail missionnaire à
Saint-Blaise-sur-Richelieu. Elle a reçu beaucoup de soutien financier de la
part de Montréalais, de Suisses et d’Américains.
Les francophones se
sont ouverts à l’Évangile. Plusieurs se sont convertis dont des prêtres, des
médecins, des éditeurs, des rédacteurs, etc. Ils ont participé activement au
travail missionnaire de Mme Feller. Cette
oeuvre est devenue le berceau du protestantisme français en terre d’Amérique. « La
Société Évangélique de la Grande Ligne » a rayonné jusque dans les états
de New York et du Vermont où Mme Feller avait beaucoup de contacts.
Malheureusement, l’anglicisation
et l’assimilation culturelle des francophones protestants seront les 2 causes
qui amèneront le déclin de cette communauté.
Anita DeMers
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