TRADUIRE

mercredi 31 juillet 2019


HISTORIQUE DES DISTRIBUTIONS ÉVANGÉLIQUES DU QUÉBEC 
UNE PREMIÈRE MONDIALE À L’AUBE DE L’INFORMATIQUE -- POST # 4

Après avoir trouvé le financement pour aller de l’avant avec leur projet de concordance biblique élaborée par ordinateur, Germain Chouinard et Jack Cochrane sont allés rencontrer le directeur du Service informatique de l’Université de Sherbrooke pour faire une demande officielle de travail devant mener à la première concordance biblique complète en français au monde et pour ouvrir un compte administratif.

À cette époque, cet ordinateur où travaillaient les deux auteurs était un des plus puissants au Canada. (1) Pourtant, comparé à la technologie d’aujourd’hui, il n’avait pas la puissance d’un micro-ordinateur qui trône sur nos bureaux. Même le « smartphone » que nous transportons fièrement dans nos poches aurait, à lui seul, plus de puissance de traitement que l’ordinateur de la NASA qui a envoyé, en 1969, les premiers hommes marcher sur la lune. (2)



Pour accomplir notre projet de concordance biblique, la première étape a été de nous procurer les équipements bureautiques qui manquaient à notre arsenal informatique. Nous avions besoin d’un terminal spécialement équipé d’un petit processeur interne et d’un lecteur de disques magnétiques de 8 pouces (20 cm). Cela allait nous permettre d’enregistrer les données localement et, au moment voulu, de les transférer en bloc à l’ordinateur central pour traitement. Aussi, les claviers des terminaux étaient livrés avec des touches pour la langue anglaise uniquement. Nous avions aussi besoin de clés pour taper les caractères français accentués et diacritiques (ç). Nous avons dû faire usiner un clavier unique équipé de touches spécialement codifiées pour taper les mots français.

La deuxième étape a été d’embaucher deux personnes pour entrer et corriger au terminal le texte de la Bible Louis Segond revue en 1975, dénommée « La Nouvelle Édition de Genève ». Quatre autres personnes ont été engagées pour vérifier minutieusement le texte, épeler les mots plus compliqués et marquer sur papier les corrections à entrer par les deux personnes initiées au terminal. Après une double vérification du texte et quelques mois de travail supplémentaires, nous avions en main le premier texte numérique de la Bible en français. Il contenait 722 000 mots, dont 375 000 mots-accessoires de la langue française (articles, prépositions ...) et 347 000 mots significatifs qui seraient inclus dans notre première mondiale.

Pour produire la concordance finale, le texte biblique a été divisé en 19 tranches pour être traité chacune séparément. Malgré sa grande puissance pour l’époque, c’était le maximum de données que l’ordinateur central de l’Université de Sherbrooke pouvait traiter dans un seul bloc, à la condition que ce soit la seule tâche en cours d’exécution et que le travail se fasse de nuit, au moment où la demande de service est la plus faible. Finalement, un dernier tri alphabétique a réuni les 19 sections en une seule. L’étape suivante a été de faire une dernière vérification des erreurs qui auraient pu se glisser à l’entrée du texte et d’éliminer certains mots à exclure tels que « pas » (négation) et « pas » (empreinte). Cette tâche minutieuse a été confiée à notre spécialiste en linguistique et en théologie, Jack Cochrane.

Le travail de révision terminé, le fichier numérique fut enregistré sur bande magnétique. Ce ruban a été expédié chez Logidec, une firme de Montréal spécialisée en photocomposition de texte par ordinateur avec laquelle nous avions travaillé pour établir la mise en page de notre ouvrage. L’entrée du texte, les vérifications des erreurs et les corrections au terminal ont nécessité 1 550 heures de travail à une équipe de 6 personnes, excluant le temps de techniciens en informatique, des analystes professionnels et des auteurs Jack Cochrane et Germain Chouinard.

Notre équipe tout comme celle du personnel informatique de l’Université de Sherbrooke, avait de bonnes raisons d’être fière et de célébrer la réalisation de ce grand défi, celui d’avoir produit à l’aide de l’ordinateur une concordance biblique française complète, une première mondiale. Nous pouvions tenir dans nos mains cet instrument d’étude de la Bible avec lequel nous pouvions localiser par ordre alphabétique tous les mots significatifs (et leur contexte) du texte de la Bible Louis Segond, appelée aussi la Bible Scofield.

Nous venions de poser le premier jalon qui allait nous permettre de produire par la suite d’autres ouvrages complémentaires pour l’étude des Saintes Écritures en français.

À suivre...

Anita DeMers

POUR SE PROCURER « VÉRITÉS...MENSONGES » OU « MES PAS SUR LA PLAGE » :

POUR LIRE ET RELIRE LES POSTS PRÉCÉDENTS :
- Sur la page 1 Facebook à https://www.facebook.com/pg/leseditionsdeq/

AUTRE PAGE FACEBOOK DES ÉDITIONS DEQ À CONSULTER :

Bibliographie :
1.      - Université de Sherbrooke
- Nouvelles UdeS, 
14 novembre 2011.

- Encore tout récemment, en raison de sa puissance phénoménale équivalente à 20 000 ordinateurs personnels, on l’a surnommé le « Mammouth »; il est classé 41e au monde sur 500.

2.      Embracing digital transformation in a rapidly changing world

Andrew Bolwell et Boris Balacheff – Innovation journal, Issue 8, Winter 2017

dimanche 14 juillet 2019


HISTORIQUE DES DISTRIBUTIONS ÉVANGÉLIQUES DU QUÉBEC 
UNE PREMIÈRE MONDIALE À L’AUBE DE L’INFORMATIQUE -- POST # 3

Pendant que Jack Cochrane explorait les diverses options pour déterminer quelle version de la Bible française nous allions utiliser pour notre projet de concordance biblique, Germain Chouinard et moi étions à la recherche de financement pour réaliser ce grand défi. Nous en parlions autour de nous.

Un jour, on nous a présenté un jeune couple chrétien, Yvon et Yolande Turcotte, des gens d’affaires avangardistes. Tout comme nous, ils étaient passionnés par les nouvelles technologies qui permettaient de repousser les connaissances humaines et les limites ultimes de la faisabilité. Ils étaient intéressés à investir dans le projet de concordance biblique et désiraient obtenir plus d’informations sur les modalités de financement.



Après leur avoir expliqué les grandes lignes du projet, Germain leur a parlé de la contribution financière et des risques potentiels : « Nous allons fournir l’expertise professionnelle et vous, les fonds. Nous n’avons rien pour vous garantir le prêt. Si l’aventure s’avère être un succès, vous serez remboursés; sinon ce sera une perte pour vous. » Yvon a demandé combien d’argent nous avions besoin. Il fallait 50 000 $. À cette époque, cela représentait un investissement de plus de 200 000 $ comparé à aujourd’hui. Après s’être assuré de l’impact que cette concordance biblique aurait sur l’étude de la Bible dans le monde francophone, Yvon et Yolande ont accepté d’investir.

Nous étions convaincus que, après la Bible elle‑même, la concordance biblique serait le livre le plus utilisé pour consulter les Saintes Écritures. Yvon a ajouté : « Cet argent, je le sème dans l’oeuvre de Dieu, et je Lui demande de le faire fructifier. » Dans les années qui ont suivi, leur commerce a prospéré grandement, au point d’en faire des envieux! Dieu avait répondu à leurs prières et aux nôtres.

Entre-temps, la Société Biblique de Genève nous autorisait à utiliser leur texte de la Bible Louis Segond 1975, devenue plus tard la « Nouvelle Édition de Genève » ou la NEG79. Nous étions heureux de voir la rapidité avec laquelle les difficultés s’aplanissaient devant nous. Ce grand défi d’une concordance de la Bible élaborée par ordinateur allait pouvoir enfin débuter.

Les gens du Service informatique étaient ravis à l’idée de faire profiter toute la communauté universitaire de l’expertise qu’ils acquerraient en manipulant des textes plutôt que des colonnes de chiffres sans fin. Germain et Jack, eux-mêmes des employés de l’université, allaient pouvoir piloter les informaticiens dans les choix à faire tout en exécutant certaines tâches particulières comme de séparer les mots identiques mais n’ayant pas le même sens (ex. : avocat – le fruit, avocat – la personne de loi).

Notre concordance de la Bible allait contenir une liste alphabétique de tous les mots significatifs de la Bible, avec la référence de chacun (livre, chapitre et verset) ainsi qu’une partie du contexte entourant le mot. Cet instrument allait permettre de trouver une référence biblique facilement. En se souvenant d’un ou deux mots, il serait possible de retrouver un verset. Que le mot soit un thème ou un personnage, un nom commun ou un nom propre, la concordance deviendrait un outil précieux pour faire des recherches dans le texte biblique. C’était le début d’une grande victoire.

À suivre...

Anita DeMers

POUR SE PROCURER « VÉRITÉS...MENSONGES » OU « MES PAS SUR LA PLAGE » :

POUR LIRE ET RELIRE LES POSTS PRÉCÉDENTS :
- Sur la page 1 Facebook à https://www.facebook.com/pg/leseditionsdeq/

AUTRE PAGE FACEBOOK DES ÉDITIONS DEQ À CONSULTER :