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jeudi 25 mai 2017


CHAPITRE 10 : CHARLES CHINIQUY, LE LUTHER CANADIEN


Charles Chiniquy était un prêtre zélé pour son église. Par ses prédications, il a conduit des centaines de milliers de gens à abandonner l’alcool. Il est considéré comme un des grands orateurs québécois du 19e siècle.

Depuis son enfance, il avait eu un attachement particulier à la Bible. Un jour, son évêque a voulu lui faire promettre d’obéir à son autorité, sans aucune condition, peu importe ce qu’il lui demanderait de faire, sans tenir compte de ce que disait la Bible.



Chiniquy a réalisé tout d’un coup qu’on lui demandait de renier officiellement la
Parole de Dieu, dans un document écrit, pour se soumettre aveuglément à un homme, ce qu’il a refusé de faire. «Eh bien, dit l’évêque, vous ne pouvez plus être prêtre plus longtemps.»

De retour à sa chambre d’hôtel, Chiniquy est tombé à genoux. Les larmes aux yeux, il pria Dieu de lui montrer le chemin à suivre. Il se sentait triste à en mourir. Il réalisait la cassure qui venait de se faire entre lui et l’Église qu’il servait avec zèle depuis sa jeunesse. Il comprit aussi qu’il devrait abandonner pour toujours paroissiens, amis, parents, patrie parce qu’il devenait un apostat, un traître à combattre par tous les moyens. Soudain, la vie lui est apparue comme un lourd fardeau à porter. Il aurait même songé à se suicider tellement il était découragé. Dieu lui semblait tellement loin à ce moment-là…

Dans sa détresse, l’idée lui est venue de lire sa Bible. Son attention a été attirée par un passage de 1 Corinthiens 7.23 : « Vous avez été racheté à un grand
prix, ne devenez pas esclaves des hommes. » À cela Chiniquy ajoute : « Dieu a fait un miracle pour moi en cette heure terrible. S’il n’était pas intervenu, je n’aurais pu résister… de m’enlever la vie. »

Un des récits à lire dans :
 «Vérités qui dérangent... ou mensonges qui rassurent?»
Chapitre 9 Charles Chiniquy, le Luther canadien


samedi 20 mai 2017

CHAPITRE 9  – LES GRANDS RÉVEILS, 
POST #2 : LES FEMMES S’IMPLIQUENT. ELLES ONT DES IDÉES PLEIN LA TÊTE.

Avec les grands réveils, les femmes s’impliquaient de plus en plus à l’école du dimanche des églises évangéliques. Elles participaient aux programmes sociaux mis de l’avant par leur assemblée et, souvent, proposaient de nouvelles activités pour venir en aide à leur communauté : la tempérance, les banques alimentaires, l’aide aux démunis, les visites aux prisonniers, etc.



Tout au long du 19e siècle, les femmes chrétiennes ont fondé des associations et des mouvements pour lutter contre la prostitution et l’esclavage sexuel des femmes. Elles ont milité également pour leur autonomie financière, pour l’exercice d’un travail honorable et leur participation dans les décisions politiques qui les concernaient.

Plusieurs femmes ont vu aussi dans le travail missionnaire une participation concrète à la Grande Mission que Jésus-Christ a confiée à son Église. Henriette Odin-Feller a été une de ces femmes. Elle est venue avec 3 autres missionnaires de la Suisse s’établir au Bas-Canada (Québec) avec l’espoir d’apporter la Bonne Nouvelle de l’Évangile aux Canadiens français. Malheureusement, la population était hostile aux étrangers. Les curés exerçaient une surveillance étroite sur tout le territoire québécois. Du haut de la chaire, ils défendaient aux paroissiens de les recevoir et d’accepter leurs Bibles, sinon ils s’exposaient à ce que des opposants viennent leur faire du charivari. Devant tant d’hostilité et de persécutions, les missionnaires sont repartis.

En 1837-38, la colonie québécoise vivait des temps de polarisation politique et religieuse. Le pays était gouverné par des représentants anglophones de l’Angleterre protestante. Les Québécois étaient majoritairement francophones, catholiques et cultivateurs. Ils avaient la conviction de ne pas être traités avec justice, équité et démocratie. Plusieurs se sont révoltés contre ce régime arbitraire. Mais les chefs religieux catholiques s’y sont opposés sous prétexte que les citoyens devaient se soumettre aux autorités sans condition.

Avec tous ces tiraillements, l’Église a perdu sa crédibilité et son emprise auprès de la population. Mme Feller a profité des circonstances pour revenir au Québec avec un compagnon d’oeuvre, Louis Roussy. Elle a commencé un travail missionnaire à Saint-Blaise-sur-Richelieu. Elle a reçu beaucoup de soutien financier de la part de Montréalais, de Suisses et d’Américains.



Les francophones se sont ouverts à l’Évangile. Plusieurs se sont convertis dont des prêtres, des médecins, des éditeurs, des rédacteurs, etc. Ils ont participé activement au travail missionnaire de Mme Feller.  Cette oeuvre est devenue le berceau du protestantisme français en terre d’Amérique. « La Société Évangélique de la Grande Ligne » a rayonné jusque dans les états de New York et du Vermont où Mme Feller avait beaucoup de contacts.



Malheureusement, l’anglicisation et l’assimilation culturelle des francophones protestants seront les 2 causes qui amèneront le déclin de cette communauté.

Anita DeMers

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« Vérités qui dérangent... ou mensonges qui rassurent? »

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vendredi 12 mai 2017

CHAPITRE 9 – LES GRANDS RÉVEILS,
POST #1: LE RÉVEIL DES CONSCIENCES

Note: Dans le volume «Vérités qui dérangent, ...ou mensonges qui rassurent?» c'est le chapitre 10.

Après 3 siècles, le feu de la Réforme s’était affaibli et plusieurs églises avaient perdu leur zèle. Elles retournaient petit à petit vers la tradition, ce que la Réforme avait combattu. C’est alors que des prédicateurs itinérants ont commencé à parcourir les villes et les villages pour prêcher à nouveau l’Évangile de la Bonne Nouvelle et pour distribuer des Bibles. Ils encourageaient les gens à retourner à la Parole de Dieu et à changer leur conduite. Beaucoup de personnes ont retrouvé la flamme et se sont conformées aux enseignements des Évangiles.

À la même époque, d’autres ouvriers de la moisson ont fondé des sociétés bibliques qui se sont donné comme mission de traduire, imprimer et distribuer des Bibles dans le monde entier. Plus récemment, en 1917, John H. Alexander fondait la Société Biblique de Genève avec laquelle la maison d’édition les « Distributions Évangéliques du Québec » collabore depuis près de 40 ans en produisant des instruments d’étude des textes bibliques que la société a publiés.

Durant les grands réveils, on a vu apparaître aussi des instituts bibliques pour enseigner les Saintes Écritures. Aux États-Unis, des séminaires théologiques de renom ont vu le jour. Et, pour annoncer la Bonne Nouvelle du salut en Jésus-Christ et l’amour de Dieu jusqu’aux confins de la terre, des sociétés missionnaires ont été fondées. Certains des missionnaires légendaires de ces missions sont devenus des modèles de dévouement et d’entraide humanitaire pour les gens dans le besoin de plusieurs pays.

Des croyants, animés par des principes bibliques de compassion pour leurs concitoyens, ont mis sur pied des organismes ou des mouvements visant à soulager la détresse humaine, tels que la Croix Rouge, les YMCA, l’abolition de l’esclavage, etc. Des hommes et des femmes ont consacré leur vie à prendre soin des orphelins, des sans-abri, des jeunes gens abandonnés dans les rues afin de leur témoigner l’amour de Dieu et de leur venir en aide.

Le fondateur de l’Armée du Salut, William Booth, aimait répéter souvent ces paroles:

        Tant que des femmes pleureront, je me battrai
Tant que des enfants auront faim et froid, je me battrai,
Tant qu’il y aura un alcoolique, je me battrai,
Tant qu’il y aura dans la rue une fille qui se vend, je me battrai,
Tant qu’il y aura des hommes en prison, et qui n’en sortent que pour y
            retourner, je me battrai,
Tant qu’il y aura un être humain privé de la lumière de Dieu, je me battrai,
Je me battrai,
Je me battrai,
Je me battrai

Anita DeMers

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En 2017, nous fêtons les 500 ans de la Réforme et les 100 ans d'existence de la Société Biblique de Genève.












lundi 8 mai 2017


CHAPITRE 8: LES FILLES DU ROI ET LES DÉBUTS DE LA COLONIE.

Un autre récit tiré de « Vérités qui dérangent... ou mensonges qui rassurent? » Pour plus d’information : http://www.deq.ca/fr/nouveautes/p17739794.html
Le désir de faire de la Nouvelle France un pays ne pouvait pas se réaliser sans l’intervention d’épouses prêtes à fonder une famille et à mettre au monde des enfants. La colonie n’était habitée que par quelques milliers de personnes à peine. Il y avait 5 fois plus d’hommes que de femmes; elles manquaient cruellement. Certains d’entre eux, même, ont choisi de s’unir à des filles autochtones.
C’est alors que le roi de France a consenti à envoyer des jeunes filles dont il serait lui-même le tuteur. Quelle que soit leur instruction, elles devaient être robustes pour accomplir des travaux ardus à la ferme et supporter le climat rigoureux. On attendait d’elles une grande capacité d’adaptation dans toutes les situations, y compris l’isolement social. Le choix des recrues en France se faisait rigoureusement.
À leur arrivée au pays, on organisait des soirées pour les présenter aux célibataires qui recherchaient une femme à marier. En 10 ans, près de 1 000 filles, la plupart orphelines, sont venues sur le nouveau continent pour fonder une famille. En 13 ans, la population de la Nouvelle France a plus que triplé pour atteindre 55 000 en 1750. Quelque 70 000 Amérindiens habitaient aussi le territoire.
Bon nombre des Filles du roi étaient huguenotes et ont marié des huguenots qui avaient déjà immigré ici. Ces gens avaient appris à lire et à écrire en étudiant la Bible dans leur jeune âge. Leur instruction leur a permis d’être des artisans dans plusieurs métiers. Ces familles ont vécu discrètement leur foi même si elles devaient suivre les pratiques religieuses catholiques, la seule religion autorisée en Nouvelle France.


vendredi 5 mai 2017

CHAPITRE 7 – LES HUGUENOTS, post # 2
LA DÉSILLUSION

À l’été 1608, Samuel de Champlain et son équipe ont débarqué sur les bords du fleuve St-Laurent à l’endroit que les Amérindiens appelaient « là où le fleuve se rétrécit » pour fonder la ville de Québec. Par la suite, des centaines de huguenots persécutés en France pour leur foi biblique sont venus s’établir dans la nouvelle colonie pour travailler à son développement et pour y vivre en paix.

Mais, déjà en 1627, pour détruire la puissance politique et militaire des huguenots, le premier ministre du roi Louis XIII, le cardinal Richelieu, a fait assiéger le port de La Rochelle et il a interdit l’accès aux huguenots en Nouvelle France. On a vite réalisé qu’en coupant leur venue, la population de la colonie n’augmentait presque plus.

Finalement, malgré l’interdiction, on les tolérait, mais on leur imposait des conditions pour venir en Nouvelle France. On leur demandait d’abjurer de leur foi en signant des documents officiels. On leur interdisait d’occuper des professions libérales telles que médecins, apothicaires, sages-femmes, notaires, avocats, etc. Ils devaient être effacés.

Le catholicisme était la seule religion autorisée à être pratiquée. Les huguenots devaient assister à la messe le dimanche et envoyer leurs enfants se faire instruire dans les écoles catholiques. Les mariages, les baptêmes et les sépultures devaient se faire à l’Église officielle, la seule autorisée à maintenir aussi les registres d’état civil. Ceux qui contestaient étaient passibles d’amende judiciaire avec confiscation de leurs biens et de leurs Bibles. Ceux qui ne respectaient pas ces conditions n’étaient pas enterrés dans le cimetière catholique, mais dans les champs.

Il n’y avait pas que les huguenots qui étaient sous haute surveillance. Les Amérindiens qu’on voulait convertir au catholicisme et assimiler aux coutumes des blancs étaient aussi dans la mire des autorités religieuses. Elles ne toléraient pas la dissidence. C’était un autre moyen d’imposer une seule religion.

Anita DeMers

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« Vérités qui dérangent... ou mensonges qui rassurent? »
  
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Photo du domaine public


Référence bibliographique additionnelle à celles contenues dans mon livre:

Notre histoire. D'où venons-nous?
http://www.erq.qc.ca/français/notrehistoire.html


VUE DU PORT DE LA ROCHELLE AU 17e - peinture par Corot


"JE SAIS PRÉSERVER AVEC DIEU POUR PILOTE."
devise de la ville de la Rochelle

Du port de La Rochelle partaient la majorité des grands voiliers qui venaient en Nouvelle France.



Le Cardinal de Richelieu au siège de La Rochelle / Peinture d'Henri-Paul Motte en 1881