CHAPITRE 18 :
DES RÉVOLUTIONS TRANQUILLES – PARTIE 1 : POLITIQUE - POST #2 : « MAÎTRES CHEZ NOUS »
Selon une étude de l’économiste Pierre Fortin
présentée à la Grande Bibliothèque dans le cadre de conférences portant sur « La
Révolution tranquille, 50 ans d’héritages », la situation économique des
Canadiens français du Québec en 1961 n’était guère mieux que celle des noirs
américains. Pierre Vallières avait-il raison de nous appeler « les nègres
blancs d’Amérique » ?
Les hommes noirs américains complétaient en
moyenne 11 années d’étude et les Québécois francophones, 10 années; les noirs
gagnaient 54 % du salaire des blancs, les Québécois francophones, 52 %.
Sous Duplessis, faute d’investissements appropriés, l’économie de la province avait
pris un sérieux retard. Les infrastructures provinciales étaient déficientes en
santé, en éducation, en culture et en transport. Les emplois étaient rares et
la sous-scolarisation des travailleurs n’aidait pas. La dette par habitant
était moins élevée, mais le Québec souffrait d’un retard de développement et était
limité dans sa croissance.
Jean Lesage écrivait avec justesse : « Notre
province de Québec a des traits particuliers, un caractère propre qu’il est de
son devoir de sauvegarder et qu’elle a le droit de mettre en valeur. » En
plusieurs occasions, il a exprimé l’opinion que le Québec est une société
distincte par sa langue et sa culture. C’était ces principes qui guidaient les
actions du gouvernement de Jean Lesage. Selon lui, il était essentiel que le
Québec contrôle lui-même son développement et son économie, et non des intérêts
financiers et religieux particuliers.
C’est là que l’expression « Maîtres chez nous »
a pris tout son sens. La première étape de cette prise de contrôle par le gouvernement
a été la nationalisation de 11 compagnies privées d’électricité. La publicité
disait : « Le plus grand réservoir d’électricité au monde est chez nous,
au Québec. C’est l’électricité qui éclaire nos foyers et nos fermes. C’est
l’électricité qui est la source d’énergie des usines, créatrices d’emplois. Il
nous faut être complètement propriétaires de cette source d’énergie pour la
gérer au meilleur intérêt du Québec. »
En 1962, Lesage n’avait que la moitié de son
mandat d’accomplie quand il a déclenché de nouvelles élections. Il voulait
consulter la population sur les réformes proposées et entreprises. Deux mois
plus tard, son gouvernement était réélu avec un nouveau mandat de 4 ans et une
majorité plus grande encore. De 1960 à 1966, le gouvernement Lesage avec son « équipe
du tonnerre » a fait faire un 180 au Québec. Quelque 38 réformes majeures touchant
le réseau scolaire, la santé, la culture, l’économie ainsi que divers ministères
du gouvernement ont été mises en place. Pour faire rayonner la langue française
et la culture québécoise, Jean Lesage a créé l’Office de la langue française et
le ministère des Affaires culturelles.
En 1966, la population, étourdie par la
rapidité des changements gouvernementaux et apeurée par les taxes, n’a pas
réélu l’équipe libérale de Jean Lesage. Les 3 gouvernements qui ont suivi
jusqu’en 1976, même ceux de l’Union nationale, ont choisi de continuer les
réformes entreprises par l’équipe de Jean Lesage. En 15 ans, le visage du
Québec a radicalement changé. Durant cet intervalle de temps, plus d’une
cinquantaine d’organismes ont vu le jour, dont plusieurs ont plus de 50 ans d’existence
aujourd’hui. C’est aussi à cette époque que nos concitoyens ont connu réellement
la liberté de conscience ainsi que la liberté de la pratique religieuse de leur
choix.
Anita DeMers
Pour se procurer le
livre :
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En Amérique du
Nord : http://www.deq.ca/fr/publications/imprimes_coffrets/index~p4.html
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En
Europe : dans les librairies de La Maison de la Bible et dans les
librairies de la Croisade du Livre Chrétien.
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Pierre Fortin, Université du Québec à Montréal, 11 mai 2010
La Révolution tranquille et l’économie : où
étions-nous, qu’avons-nous accompli, que nous reste-t-il à faire ? http://www.economistesquebecois.com/files/documents/at/35/txt-membres-du-cpp-pierre-fortin-11-mai-2010.pdf
Que signifie la devise du Québec « Je me souviens » ? Selon
Wikipédia...