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jeudi 27 juin 2019

HISTORIQUE DES DISTRIBUTIONS ÉVANGÉLIQUES DU QUÉBEC
UNE PREMIÈRE MONDIALE À L’AUBE DE L’INFORMATIQUE / POST # 2

Germain Chouinard s’était mis à étudier la possibilité de faire une concordance française complète des mots bibliques à l’aide d’un ordinateur central. Encouragé par des amis et moi, il était allé rencontrer un analyste du Service informatique de l’université où il travaillait afin de vérifier la faisabilité technique de ce grand défi.

L’analyste était étonné, mais aussi enthousiasmé par la nature du projet : manipuler des caractères et des textes était une nouvelle approche en informatique qui commençait à peine à se développer. Ces grosses machines servaient surtout à faire des calculs à très haute vitesse, à résoudre rapidement des problèmes complexes et à donner des résultats constants et précis. Selon lui, ce projet biblique était à la limite des connaissances et de la technologie de l’époque, mais tout de même réalisable. Une première étape venait d’être franchie, ce qui réjouissait le cœur de mon époux.


Peu de temps après, Germain a appris que Jack Cochrane désirait lui aussi, depuis longtemps, produire une concordance complète de la Bible en français, mais il n’avait pas les ressources humaines pour la réaliser. Lui aussi avait constaté depuis son arrivée au Québec le manque flagrant d’instruments d’étude de la Bible en français. Cet homme enseignait la linguistique à l’Université de Sherbrooke. Aux étudiants qui le désiraient, il acceptait volontiers de leur donner des cours d’hébreu et de grec bibliques. On le voyait souvent lire le Nouveau Testament dans la langue originale, le grec.

Quand Germain lui a exposé son intention de produire une concordance de la Bible, Jack Cochrane était plutôt sceptique. Ce dernier lui a raconté l’histoire de Hugues de Saint-Cher, un dominicain de Paris qui, en 1240, avait publié un index de la Bible latine sans les contextes. Il s’était fait aider par 500 de ses confrères et le travail avait duré une dizaine d’années.

Germain a expliqué à cet éminent professeur que le gros du travail allait se faire à l’aide de l’ordinateur central de l’Université de Sherbrooke. Des contacts avaient déjà été établis avec les analystes du Service informatique et ils avaient manifesté beaucoup d’intérêt pour ce projet audacieux. Jack Cochrane a compris que le grand rêve qu’il caressait et mijotait depuis 20 ans avait des possibilités de se réaliser. À son tour, il a partagé que, durant toutes ces années, il avait préparé des esquisses de ce qu’il aimerait voir dans cet ouvrage. Ensemble, ces deux téméraires étaient allés à nouveau rencontrer les analystes du Service informatique afin d’établir un plan d’action technique et évaluer le budget approximatif pour réaliser ce grand défi.

En attendant, Jack et Germain devaient choisir le texte biblique français qui serait utilisé pour la concordance, obtenir les autorisations des traducteurs, rechercher des gens prêts à financer le projet, planifier le contenu de l’ouvrage et prévoir ce que l’ordinateur ne pourrait pas accomplir, comme séparer les mots qui s’écrivent pareils, mais qui n’ont pas le même sens (avocat/avocat) et regrouper les différentes formes d’un même mot (aller/irai/vont).

C’est dans ce contexte technologique que la production de la première concordance complète en français au monde a débuté. La réalisation du projet allait nécessiter beaucoup d’autres rencontres et discussions. C’était un travail de pionniers que toute une équipe de spécialistes allait devoir accomplir.

À suivre...

Anita DeMers
Tiré aussi de ma biographie « Mes pas sur la plage »


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