CHAPITRE 19 :
DES RÉVOLUTIONS TRANQUILLES,
PARTIE 2 :
LE CONCILE ŒCUMÉNIQUE VATICAN II,
POST #1 : PERTE DE CONFIANCE
Au début des années 1960,
la participation des fidèles aux offices catholiques était grande. Personne
n’osait abandonner leur religion. Les vocations étaient en hausse partout. Cependant,
avec la Révolution tranquille, de plus en plus de familles quittaient la
campagne et leur paroisse ecclésiastique pour aller vivre dans les grandes
villes où elles devenaient anonymes. Les comportements sociaux changeaient et
les gens délaissaient leur pratique religieuse.
On constatait
partout une baisse de la ferveur spirituelle des fidèles, au Québec comme
ailleurs dans le monde. Certains dirigeants catholiques semblaient déconnectés
de la réalité de ce que vivaient, au jour le jour, les simples citoyens. Ils continuaientt
à construire des églises somptueuses et à vouloir contrôler dans tous les
domaines. D’une part, les femmes revendiquaient le droit de se faire instruire
elles aussi et d’avoir les mêmes droits que ceux des hommes dans la société. Aussi,
les groupes sociaux et les syndicats abandonnaient leur orientation catholique
pour devenir neutres. D’autre part, les médias de masse véhiculaient plein
d’idées nouvelles, mais pas toujours en accord avec les valeurs traditionnelles
de l’Église.
C’est à cette
période que le pape Jean XXIII a annoncé la tenue d’une « mise à jour »
du catholicisme : le concile oecuménique Vatican II. Le dernier
concile des évêques remontait à près de 100 ans. Avec Vatican II, Jean XXIII
voulait stopper l’exode des fidèles qui, un peut partout sur la planète,
désertaient son Église. Il désirait la moderniser, renouveler ses rites
religieux et redorer son image d’institution jugée archaïque. Toutes ces intentions
de changement ont créé beaucoup d’attentes chez les fidèles. Au mois d’octobre
1962, le concile s’est ouvert sous la direction de Jean XXIII. Huit mois
plus tard, il décédait.
Paul VI a
poursuivi les travaux jusqu’à la fin du concile en décembre 1965. Quand les
premières réformes ont été connues des fidèles pratiquants, ce fut une immense
déception pour l’ensemble. Plusieurs doctrines que l’Église jugeait essentiel
et obligatoire de pratiquer sous peine de péché mortel avant ne l’étaient plus
maintenant. Exemples avant : aller à la messe le dimanche et les jours de
fête; ne pas manger de viande le vendredi; jeûner pendant le carême, faire ses
Pâques, etc. Nous étions tous convaincus que ces règles strictes étaient des
exigences de la Bible.
Un autre
exemple : avant le concile, plusieurs saints et saintes étaient vénérés et
faisaient partie du calendrier liturgique. Avec le concile, plusieurs d’entre
eux ont été retirés de la liste, car on doutait de leur existence ou, même, de
leur dignité comme saint. Nos grand-mères ont dû faire le ménage dans leurs dévotions
pour leurs saints préférés. Aussi, quels chocs démographiques pour toutes ces
villes, villages, paroisses, rues et bâtiments qui portaient des noms de saints
déchus ou inexistants. Aussi, les changements de noms ont donné bien des maux
de tête aux registraires de l’état civil et aux généalogistes familiaux pour changer
ces noms.
Le concile Vatican II
a troublé beaucoup de pratiquants. Comment des choses absolument vraies hier étaient-elles
devenues fausses tout à coup ? Comment des actions sacrées hier
étaient-elles devenues banales aujourd’hui ? Tous ces revirements radicaux
créaient de la confusion dans l’esprit des gens qui croyaient obéir à Dieu. En
réalité, ils avaient suivi des commandements d’hommes. Ils constataient qu’ils
ne pouvaient plus faire confiance en leur Église et en ses dirigeants qui les
avaient induits en erreurs, soit avant, soit après le concile. Le pape pouvait
s’être déclaré infaillible en 1870, mais
les contradictions entre les pratiques du passé et celles du présent, entre les
doctrines de la Bible et celles de l’Église, démontraient le contraire.
Anita DeMers
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