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lundi 15 janvier 2018

CHAPITRE 16 : RÉADAPTATION À LA VIE CIVILE D’APRÈS GUERRE
POST #3 : IRMA LEVASSEUR, PREMIÈRE FEMME MÉDECIN CANADIENNE-FRANÇAISE.

Irma Levasseur, née à Québec en 1878, se passionne dès sa jeunesse pour la médecine et veut en faire sa profession. Mais, les autorités médicales s’y opposent : ce n’est pas la place des femmes. Les portes des universités sont fermées pour elles.



Irma décide d’aller étudier aux États-Unis, à Saint Paul Minneapolis, au Minnesota. Son cours terminé, elle pratique la médecine pendant quelques années à New York. En 1903, elle revient au Québec, bien déterminée, à y travailler comme médecin. Elle s’adresse au parlement canadien pour faire reconnaître son diplôme de médecine. On crée une loi spéciale l’autorisant à pratiquer sa profession. Elle devient la première femme médecin canadienne-française du Québec.

Trois femmes anglophones l’ont précédée : Octavia Grace Ritchie (1891), Maude Abbott (1894) et Regina Lewis-Landau ont été les premières femmes médecins graduées de la faculté de médecine de l’Université Bishop. À cette époque au Québec, il y avait 2 groupes sociaux vivant séparés : les protestants anglophones avec leurs institutions particulières, puis les catholiques francophones avec les leurs.

De 1903 à 1905, Irma travaille à la crèche de la Miséricorde destinée à recevoir les enfants illégitimes des mères célibataires. Puis, elle part pour Paris se spécialiser en pédiatrie et chirurgie. À son retour à Montréal, elle a le projet d’ouvrir un hôpital pour enfants. Elle rencontre diverses personnes dont Justine Lacoste, épouse de Louis de Gaspé Beaubien, courtier et banquier de Montréal. Une fois le financement trouvé, l’hôpital Sainte-Justine est ouvert dans une modeste maison de la rue Saint-Denis à Montréal.



Quelques mois plus tard, Irma décide de quitter l’organisation. En raison de désaccords avec les autres gestionnaires de l’hôpital, on l’aurait écartée de la direction. Dre LeVasseur décide d’aller exercer la médecine à l’étranger en zone de guerre, puis comme médecin de la Croix-Rouge.

En 1922, cette femme courageuse revient à la ville de Québec et achète, à grand prix, une résidence sur Grande Allée pour en faire un hôpital pour enfants. Avec le Dr René Fortier, pédiatre et professeur à l’université Laval, elle fonde l’hôpital de l’Enfant-Jésus. Mais, encore une fois, on l’écarte rapidement du conseil d’administration. Irma y perd une fortune. Ruinée, elle tente d’ouvrir une pouponnière, sans succès. Elle finira par lancer un dernier projet à Québec : une école pour enfants infirmes, devenue par la suite le Centre Cardinal-Villeneuve.


Pendant la guerre 1939-45, Irma travaille à faire les examens des recrues pour l’armée canadienne. Après la guerre, elle se retire dans une petite maison de la rue de l’Artillerie, à Québec. Elle y vivra, seule, pendant 20 ans, dans la pauvreté et le dénuement. Certains la croient folle et la font interner de force à Saint-Michel-Archange (Robert-Giffard). Pour en sortir, elle doit faire appel à la justice en prouvant qu’on l’a internée sans aucun diagnostic. Elle meurt le 15 janvier 1964 à l’âge de 86 ans.

Anita DeMers

Pour se procurer le livre :
-          En Amérique du Nord : http://www.deq.ca/fr/publications/imprimes_coffrets/index~p4.html
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