TRADUIRE

vendredi 24 mars 2017

CHAPITRE 5 – INTIMIDATION
Du livre « Vérités qui dérangent... ou mensonges qui rassurent? »

Au 12e siècle, les chefs religieux de l’Église officielle ne toléraient aucune dissidence à leur doctrine. Ils exigeaient l’uniformité et l’universalité pour tous. Tous ceux et celles qui ne pensaient pas comme eux étaient considérés des “ennemis de la foi” et des “hérétiques”.

En 1199, le pape Innocent III fait institué l’Inquisition, un tribunal ecclésiastique, qui donnait droit à l’inquisiteur d’enquêter et de torturer toute personne soupçonnée de ne pas observer leur doctrine. S’ils résistaient à se repentir, c’était la prison à vie; s’ils refusaient d’abjurer, c’était la mort par le feu sur le bûcher.

Au concile de Toulouse de 1229, on a interdit de traduire la Bible en langages courants. On a défendu également au peuple d’en posséder une copie et de la lire, sauf le livre des Psaumes qui pouvait être lu en latin. Seuls les érudits, avec une permission spéciale du Saint-Office, étaient autorisés à consulter les textes bibliques en hébreu, en araméen, en grec et en latin seulement, ce qui équivalait en pratique à une interdiction totale de lire la Bible. Des moines cisterciens faisaient le tour des villages et des villes pour confisquer toutes les Bibles et les faire brûler sur la place publique. Il était aussi interdit d’enseigner la Bible sous peine d’être exclus de l’Église et mis à mort par les autorités civiles.


Rapporté par Papa Vincent NONVIGNON résidant à Accra (GHANA)

Pour contourner le règlement et les sanctions punitives, certains adaptaient le texte biblique en vers ou en prose tout en racontant les événements. Le plus célèbre de ces auteurs-narrateurs a été Peter Comestor (Pierre le Mangeur). Faute de pouvoir traduire le texte biblique lui-même, il a publié “Historia Scholastica”, un abrégé latin des livres historiques de la Bible, depuis la Genèse jusqu’aux Actes des apôtres. Son histoire sainte a connu un grand succès entre les 12e et 16e siècles.


Historia Scholastica - SMU edu

En 1559, à la demande de l’Inquisition, le pape Paul IV a publié un Index des livres interdits de lecture par les fidèles. On estime que plus de 6 000 ouvrages en ont fait partie dont ceux de Copernic, Galilée, Hugo, Larousse, Pascal, etc. Mais, de tous les écrits inscrits dans l’Index, ce sont, de loin, les textes bibliques qui ont été interdits le plus souvent, jusqu’à la suppression de l’Index en 1966.



Il n’y avait pas que les livres qui étaient sous haute surveillance ecclésiastique. Tous les groupes religieux dissidents, croyants ou hérétiques, étaient à combattre.