HISTORIQUE DES DISTRIBUTIONS ÉVANGÉLIQUES DU QUÉBEC
UNE PREMIÈRE MONDIALE À L’AUBE DE
L’INFORMATIQUE - POST # 5
L’année 1979 tirait à sa fin lorsque Logidec
nous a fait parvenir la première version de notre concordance biblique en
français, photocomposée par ordinateur. Nous tenions enfin dans nos mains cet
ouvrage auquel nous avions rêvé et travaillé pendant des années.
Jack Cochrane aurait bien aimé réunir tout de
suite les mots français aux mots hébreux et grecs correspondants, mais cela
aurait retardé de plusieurs années encore la publication de notre instrument d’étude
biblique; le travail d’appariement aurait été trop long. Depuis quelques années
déjà, beaucoup de gens attendaient avec impatience cet outil qui allait être
offert pour la première fois dans le monde francophone.
Nous sommes allés porter cet exemplaire unique
et précieux de la concordance chez l’imprimeur pour qu’il en fasse un tirage de
plusieurs milliers de copies imprimées. Par la suite, tout le lot fut expédié à
une entreprise professionnelle pour qu’elle relie chacun des volumes à la main en
utilisant une colle spéciale utilisée pour les volumes de bibliothèque; cette
colle avait la réputation d’être résistante aux insectes et de demeurer flexible.
Simultanément à l’imprimerie, nous avons
préparé et expédié par la poste des dizaines de milliers d’affiches et de dépliants
publicitaires pour annoncer notre première mondiale. La publicité a été expédiée
à des gens et à des organismes dans tous les milieux religieux autour de nous
et à travers le monde, y compris au Vatican. Les commandes en provenance de plusieurs
pays francophones ne tardèrent pas à entrer.
Image de la concordance et une photo de la première commande reçue.
Elle provenait d'une librairie de Nouméa en Nouvelle Calédonie.
Finalement, les premières copies imprimées et
reliées de notre chef-d’œuvre nous sont parvenues au début du printemps suivant.
Son lancement a eu lieu à Sherbrooke, lors de la collation des grades de
l’Institut Biblique Béthel. Je me suis mise rapidement à l’œuvre pour répondre
aux nombreuses commandes de tous ceux et celles qui désiraient se procurer
l’unique concordance biblique complète en français. J’ai dû donner ma démission
comme infirmière en milieu hospitalier. Nous avions déjà 2 enfants et un
troisième s’annonçait. Il a vu le jour en même temps que nous mettions sur pied
la maison d’édition, les Distributions Évangéliques du Québec (DEQ).
Avoir un travail à la maison m’a permis de
m’occuper de ma famille tout en veillant aux expéditions. Durant les mois qui
ont suivi, des dizaines de milliers de copies de notre Concordance de la Bible en
français se sont retrouvées dans plus de 70 pays dans le monde, prenant parfois
jusqu’à 9 mois pour se rendre à destination. On nous a raconté que certaines
églises africaines organisaient une fête pour célébrer leur arrivée. L’imprimeur,
le relieur et nous ne suffisions pas à répondre à la forte demande.
La tâche la plus ardue était de préparer les expéditions
outremer. Il fallait emballer chaque volume séparément dans un carton rigide et
protecteur, puis les regrouper par paquet de 10 dans une boîte rigide et bien ficelée
elle aussi. Pour avoir droit au meilleur prix de la poste pour nos expéditions,
chaque colis de 26 kg devait être inséré dans un sac en toile pesant à lui
seul 1 kg. Nous avions le sentiment que ces sacs, puant et poussiéreux,
avaient déjà fait le tour du monde plusieurs fois dans les cales des bateaux.
Heureusement que mon fils aîné, jeune
adolescent, tout en voulant se rendre utile, m’aidait souvent et de bon cœur.
Durant ses congés scolaires, il se mettait au recrutement auprès de ses copains
pour venir l’aider aux emballages. Après avoir fait quelques appels téléphoniques
et une petite course dans le quartier, d’autres ados venaient le rejoindre à
pied ou en bus pour participer à la corvée. C’était comme une grande fête pour
eux.
Je nommais mon fils contremaître; lui, il motivait
ses amis et surveillait les opérations. Il leur disait en riant : « Ma
mère n’est pas difficile; elle exige juste l’excellence! » Moi, je leur
procurais des breuvages, des gâteries et, souvent, de la bonne pizza. Tous ces
jeunes étaient heureux de se retrouver ensemble et de se sentir utiles tout en
s’amusant.
À suivre...
Anita DeMers
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